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Le classement des 15 personnages les plus badass de « The Wire »

le 30 mars 2018

Le classement des 15 personnages les plus badass de « The Wire »

Il y a dix ans était diffusé le dernier épisode de la plus grande série du monde, l’occasion de célébrer ces protagonistes qui ont fait tout son sel…

« The Wire ne vend pas d’espoir, ne cherche pas à faire des cartons d’audience et ne propose aucune victoire à la petite semaine. The Wire se veut un examen de l’influence des institutions (l’administration, les organisations criminelles, le système éducatif, le capitalisme…) sur les individus. The Wire ne s’appréhende pas comme un pur produit de divertissement, au contraire c’est un show qui j’en ai bien peur est rempli d’une certaine colère. »

Si vous n’avez jamais vu un seul épisode de The Wire (auquel cas arrêtez immédiatement la lecture de cet article et remédiez-y sans plus attendre), ces quelques mots du créateur David Simon sont très certainement la meilleure façon de décrire cette série qui aujourd’hui encore ne ressemble à aucune autre.

Ancien journaliste de la presse locale, cinq saisons durant (de juin 2002 à mars 2008) il s’est attaché à dépeindre avec la plus grande authenticité et sans le moindre manichéisme l’impact du trafic de drogue sur le quotidien des ghettos de la ville de Baltimore.

Chef d’œuvre d’écriture, The Wire est ainsi venu casser la structure traditionnelle du récit, chacun des soixante épisodes se voulant la nuance d’un tableau beaucoup plus large où s’entremêlent politique, économique et social.

La réussite de cet ambitieux panoptique doit cependant énormément à ses personnages qui se succèdent au fil des intrigues et dont le temps de présence à l’écran peut varier du tout ou rien d’une saison à l’autre.

Et parmi les rôles qui ont le plus marqué les esprits figurent en tête de liste ceux que l’on a adoré détester et/ou détesté adorer. Mille excuses donc à tous les Bunk, Dukie, Bubbles et autre Lester de la Terre, mais voici un top tout ce qu’il y a de plus subjectif où les « méchants » les plus stylés gagnent à la fin.

« All in the game, yo! »

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15. D’Angelo

Joué par Lawrence Gilliard Jr. Il apparait dans les saisons 1 et 2.

Accablé par un destin plus hérité que choisi, le neveu d’Avon est le premier qui indique aux spectateurs que The Wire n’est pas un énième show sur les gendarmes et les voleurs.

Jamais vraiment en paix avec lui-même, toujours un peu dépassé par les évènements, il subit sa vie de voyou malgré sa position privilégiée dans la hiérarchie.

Trop tourmenté, il finira par payer le prix fort, tout comme l’intégralité des membres de son crew.

Une scène à retenir ? Évidement celle où il enseigne les règles du jeu d’échec à Bodie et Wallace.

14. Proposition Joe

Joué par Robert F. Chew. Il apparaît dans les saisons 1, 2, 3, 4 et 5.

Ponte du trafic du quartier Est, cofondateur de la Co-Op et interlocuteur privilégiée du Grec, il peut se targuer du titre de plus gros bonnet de la drogue de Baltimore. Apôtre de la diplomatie et grand amateur de formules sibyllines, Joseph Stewart est de ceux qui privilégient la ruse à la force pure (voir la façon dont il roule dans la farine Avon lors du match de basketball).

Toute sa science et tout son entregent ne lui éviteront cependant pas de mourir comme il a vécu : en faisant une proposition.

Une scène à retenir ? Son dernier face-à-face avec Marlo avec qui il s’est longtemps comporté comme un mentor.

13. William Rawls

Joué par John Doman. Il apparaît dans les saisons 1, 2, 3, 4 et 5.

Trou de balle en chef de la police d’État du Maryland, il est clairement l’un des personnages les plus antipathiques du show, notamment parce que tout le monde sait que des comme lui existent à la pelle dans le monde du travail. S’il n’est pas cette caricature du bureaucrate qui n’a jamais tâté du terrain, il n’en reste pas moins un carriériste qui travaille l’œil vissé sur les statistiques.

Requin parmi les requins, la révélation de son homosexualité est un twist particulièrement brillamment exécuté.

Une scène à retenir ? Étonnamment celle où il se montre des plus compatissants à l’égard de McNulty suite à l’hospitalisation de Kima.

12. Wee-Bey

Joué par Hassan Johnson. Il apparaît dans les saisons 1, 2, 3, 4 et 5.

Homme de main loyal et féroce du gang Barksdale, jamais il ne rechigne à mettre du cœur à l’ouvrage. Auteur probable de douzaines de meurtres (avec ou sans torture), il dévoile de çà et là des restes d’humanité, qu’il s’agisse de son amour pour les poissons ou de sa décision de laisser son fils Namond vivre sa vie loin du game – décision qui fait paradoxalement de lui l’une des figures paternelles les plus fortes de la série.

Ses conversations au parloir avec sa femme De’Londa ont manqué de peu de valoir à cette dernière une place au classement.

Une scène à retenir ? Celle où il confesse homicides sur homicides en échange de quelques cheeseburgers.

11. Clay Davis

Joué par Isiah Whitlock Jr. Il apparaît dans les saisons 1, 2, 3, 4 et 5.

« Sheeeeeeeee-it ». Peu présent à l’écran, le plus hustleur des sénateurs n’en imprime pas moins à chaque fois la pellicule grâce à sa roublardise sans pareille. Corrompu jusqu’à l’os, égoïste jusque dans la tombe, il n’hésite jamais deux fois quand l’occasion se présente à lui de se remplir les poches, le jeune maire Tommy Carcetti et l’aspirant délinquant en col blanc Stringer Bell en savent quelques chose.

Aussi mielleux que sournois, il fait partie des rares personnages évoluant en eaux troubles à s’en tirer indemne.

Une scène à retenir ? Celle où il se tire d’une accusation de blanchiment d’argent en usant de toute sa science de l’enfumage.

10. Michael

Joué par Tristan Wilds. Il apparaît dans les saisons 4 et 5.

De la bande d’ados mis en scène dans l’avant-dernière saison, il semble de prime abord le plus apte à échapper à la vie de rue. Mature avant l’âge, courageux, indépendant, il est d’ailleurs celui qui dans un premier temps ose dire non à Marlo et son argent (gagnant au passage son respect).

De fil en aiguille il finit néanmoins par adopter la mentalité tordue d’Omar, tout d’abord en œuvrant comme homme de main auprès des cruels Chris et Snoop, puis en se mettant seul à son compte par la suite.

Clairement l’un des potentiels les plus gâchés.

Une scène à retenir ? Ses adieux avec Dukie, peut-être la scène la plus émouvante de toute la série.

9. Avon Barksdale

Joué par Wood Harris. Il apparaît dans les saisons 1, 2, 3 et 5.

Amoureux du game, il n’ambitionne pas autre chose que d’être un « gangsta ». Souvent charismatique, toujours énigmatique il fait souffler le chaud et le froid sur West Baltimore, ne se montrant jamais timide lorsqu’il s’agit de faire pleuvoir les cadavres.

Lucide sur son sort, il tente de sauver les apparences en jouant la carte de la famille ou en se laissant parfois aller à une certaine mansuétude – comme lorsqu’il laisse Cutty partir, puis finance sa salle de boxe.

Une scène à retenir ? Celle sur le balcon avec Stringer, d’une intensité folle. Les deux amis d’enfance boivent alors un dernier verre sachant qu’ils s’apprêtent chacun à trahir l’autre.

8. Slim Charles

Joué par Anwan Glover. Il apparaît dans les saisons 3, 4 et 5.

Engagé par Stringer Bell pour « muscler » le gang Barksdale, ce soldat à la voix et au physique de série B sait se montrer des plus disciplinés. Les aléas de la vie de rue feront cependant qu’il finira par offrir ses services à l’écurie concurrente une fois ses employeurs liquidés ou incarcérés.

Mec posé et sachant rester dans l’ombre (et sacré punchlineur à ses heures perdues), il peut être considéré comme l’un des rares « gagnants » côté dealeurs, lui qui accède à la table des négociations du Grec à la fin de la saison 5.

Oh et il est également l’un des seuls à avoir réchappé à un braquage d’Omar.

Une scène à retenir ? Celle où il discute guerre avec Avon façon Dick Cheney et George W. Bush pendant l’invasion irakienne de 2003.

7. Brother Mouzone

Joué par Michael Potts. Il apparaît dans les saisons 2 et 3.

« That nigga got more bodies on him than a Chinese cemetery » – Prop Joe

Tueur à gage newyorkais de légende supposément issu de la Nation of Islam, le frère ‘Judicieux’ est l’un des très rares personnages de la série à pencher plus du côté de la fiction que de la réalité (quand bien même David Simon s’est inspiré d’une vraie rencontre pour le créer).

Extrêmement courtois, ses apparitions éclairs le consacrent voleur de scènes en série. Si l’on est en droit de regretter de ne pas le voir plus fréquemment ou de ne pas en savoir plus sur ses origines, force est de constater que cela participe grandement à renforcer son aura.

Une scène à retenir ? Son face-à face avec Omar dans une ruelle, difficile de faire plus épique (et plus Sergio Leone).

6. Snoop

Jouée par Felicia ‘Snoop’ Pearson. Elle apparaît dans les saisons 3, 4 et 5.

Si son acolyte Chris est le type qui compte le plus de cadavres à son actif de toute la série (et de loin), Snoop n’en demeure pas moins la petite vedette du duo.

Unique en son genre, son argot, sa dégaine, son ardeur à la tâche quand il s’agit de remplir une nouvelle mission en font un personnage des plus divertissants… pour le plus grand malaise du spectateur.

Psychopathe à temps complet, Snoop a ainsi été surnommé « femme villain la plus terrifiante de la télévision » par Stephen King, l’écrivain d’épouvante s’y connaissant un brin en matière de dinguerie.

Une scène à retenir ? L’achat d’un pistolet à clou, scène à la fois terrifiante et hilarante.

5. Le Grec

Joué par Bill Raymond. Il apparaît dans les saisons 2, 4 et 5.

Ni plus ni moins que le personnage le plus puissant de The Wire. À la tête d’une mystérieuse organisation internationale qui donne dans le trafic de drogues et la traite d’êtres humains, il vogue à mille lieux des préoccupations journalières des forces de police et des jeunes de quartiers.

« Incarnation du capitalisme pur et dur » selon David Simon, de mèche avec le FBI, il tisse ses alliances au gré de ses intérêts et s’en sort toujours à bon compte. Ou pour paraphraser son bras droit Spiros ‘Vondas’ Vondopolous : « The Greek does not get angry, he gets smart. »

Une scène à retenir ? Celle où l’on apprend au détour d’une phrase qu’il n’est absolument pas grec.

4. Bodie

Joué par JD Williams. Il apparaît dans les saisons 1, 2, 3 et 4.

Corner boy depuis l’époque des P’tits Suisses, Preston Broadus a passé plus de temps que n’importe qui les menottes au poignet ou le visage plaqué sur le capot d’une voiture de police – jusqu’à développer une sorte de compréhension mutuelle avec les inspecteurs.

Archétype du pion sur l’échiquier, il tient autant du bourreau (l’assassinat de Wallace) que de la victime (sa propre mort, celle de son frère). Suivant sans discuter les ordres de sa hiérarchie, le temps finira par avoir raison de ses dernières illusions.

ADN de la série, quand il part c’est tout une page qui se tourne… ce qui n’empêche pas le game de continuer comme si de rien n’était.

Une scène à retenir ? Cette conversation avec McNulty où il lui confie lassé « se sentir vieux ». Brillamment écrit et interprété.

3. Marlo Stanfield

Joué par Jamie Hector. Il apparaît dans les saisons 3, 4 et 5.

Aucune émotion, aucun code, aucun ami, aucun respect pour la vie humaine, Marlo ne vit que pour assouvir sa soif de pouvoir et rien d’autre.

Avare en mots, d’une noirceur absolue, il finit par réussir là où Stringer Bell a échoué en devenant un homme d’affaires à part entière. Et tant pis si pour ce faire il lui a fallu plonger encore un peu plus sa communauté dans le nihilisme.

Accroc au goût de sang, tout indique dans le dernier épisode qu’il n’est une question de temps avant qu’il ne retombe dans le game.

Une scène à retenir ? « My name is my name! », seul et unique moment où il fend quelque peu l’armure et dévoile ses insécurités.

2. Stringer Bell

Joué par Idris Elba. Il apparaît dans les saisons 1, 2 et 3.

Aussi charismatique que calculateur, dans une autre vie il aurait certainement été membre d’un comité de direction d’une société cotée au Dow Jones. Dans le B-more des années 2000, il règne en cerveau du gang Barksdale.

Incapable cependant de voir les choses autrement que sous le prisme du business, à trop « saigner vert » il verra sa tentative de réformer en profondeur le trafic de drogue échouer à cause de son manque de principes. Ce même manque de principes qui causera sa mort.

L’un des personnages de villain les plus consistants et les plus fascinants jamais portés à l’écran.

Une scène à retenir ? Celle où McNulty le suit en filature et découvre stupéfait qu’il prend des cours de macroéconomies.

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1. Omar

Joué par ‎Michael K. Williams. Il apparaît dans les saisons 1, 2, 3, 4 et 5.

« You come at the king, you best not miss »

Dans la ville de Baltimore, il y a les flics, il y a les dealeurs, et puis il y a Omar Devone Little, le mythe.

Un peu Robin des Bois, un peu samouraï, il se balade dans le ghetto en complet gabardine, fusil à pompe à la main et parle de lui à la troisième personne.

Personnage le plus iconique de The Wire, il symbolise à lui seul cette zone grise que la série s’évertue à dépeindre.

Plus encore que toute analyse ou commentaire à son sujet, pour comprendre son impact il suffit de se rappeler sa fin tragique dans une épicerie coréenne : qui n’a pas alors marqué une longue pause pour reprendre son souffle ?

Une scène à retenir ? Celle où il achète des céréales au miel en robe de chambre… et puis celle où il témoigne contre Bird et ridiculise Levy, et celle poignante où il apprend le décès de son mentor Butchie, et puis toutes celles où il siffle pour annoncer son arrivée.

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