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L’Espagne, eldorado du rap féminin !

L’Espagne, eldorado du rap féminin !

Contrairement à ses homologues européens, la péninsule ibérique regorge de « raperas ». L’occasion d’aller à la rencontre de ces artistes d’un nouveau genre.

L’Espagne, la Catalogne, l’Andalousie… Voilà des endroits prisés des français lorsqu’ils ont un peu de temps libre. Vous et vos potes ont forcément quelques bons souvenirs grappillés de l’autre côté des Pyrénées, encore coincés dans un coin de la tête. Tout le monde se souvient des repas pour pas cher, des soirées dans les rues de Barcelone ou encore d’un amour de vacances. Une jolie chica croisée à l’aube de votre adolescence. Une demoiselle qui savait ce qu’elle voulait et qui avait un sacré tempérament. Cette fille-là, elle s’appelle Blondie, Zowie, Bad Gyal, Chanel ou encore Miss Nina. Elle a aujourd’hui pas mal grandi, jusqu’à devenir une « rapera » respectée.

Chez Booka-P, on est donc parti à la recherche des nouvelles figures féminines du rap en Espagne. Un endroit où les rappeuses concurrencent sérieusement leurs homologues masculins. Que ce soit grâce à leur style ou à leur manière d’aborder la musique, elles influencent les masses du haut de leur connexion internet. Rendez-vous donc avec celles qui participent au renouvellement du hip hop européen, entre influence dancehall, jeunesse désabusée et posture sexy assumée.

Blondie : L’authentique

« Niveau rap francophone, en ce moment j’écoute Hamza. Du côté anglophone j’aime bien Ramriddlz, par contre en Espagne je vais te dire la vérité, je n’écoute personne« . Voici une jolie manière de poser le décors pour la Barcelonaise Blondie, 23 ans au compteur. Avec son crew de potes Flamingo vision, elle a su produire un son qui lui est propre, entre passion pour la marijuana et déceptions personnelles.

La rappeuse n’hésite pas à causer de sexe et de relations amoureuses, souvent lovée sous une bonne couche d’autotune. C’est comme cela qu’elle avait fait sensation avec une jolie reprise du classique « I Wanna Love You » d’Akon et Snoop Dogg. Fonctionnant à l’intuition, elle s’est installée un studio fait maison, chez elle, histoire de pouvoir poser tout ce qu’il lui passe par la tête et ce à n’importe quel moment. Par rapport aux réactions des machos à sa musique, elle paraît s’en foutre et nous sort qu’il « faut aller leur poser la question« . Catalane, Blondie nous a confié vouloir « rapper en espagnol pour toucher plus de monde« . De quoi dépasser les frontières?

Bad Gyal : La Catalane

On sait ce que vous vous dites, ce nom-là fait penser aux Caraïbes. Cela tombe bien, Bad Gyal est de celles qui assument. La filiation avec le dancehall est d’ailleurs une de ses marques de fabrique. Agée de tout juste 20 ans (elle est née un 7 mars), cela fait quelques temps qu’elle a tissé sa toile sur YouTube. Elle a compris très vite le pouvoir que représente internet en y balançant des clips plutôt stylés, s’inspirant des looks un peu dingue des années 90. On peut la retrouver dans les rues de Barcelone ou sur la plage en train de twerker, toujours avec le même refrain à la bouche « Pussy K Mana« , (la chatte qui commande en VF).

Elle se décrit comme une féministe et compte bien démontrer que « le terme a changé de sens » car « tout ce qui touche à la féminité peut-être une forme de pouvoir« . Si elle a d’abord envoyé ses premiers sons en catalan, comme pour son joli remix du Work de Rihanna, elle a depuis basculé du côté spanish du game. Sur sa dernière mixtape de la jeune femme, on même trouver un morceau reggaeton produit par un français, le beatmaker King Doudou qui aura notamment travaillé avec PNL sur les titres « Oh La La » et « Dans Ma Rue ». Voilà qui promet !

Ayesha Chanel : La Frenchie

Chanel, voilà un pseudonyme qui résonne facilement dans l’hexagone. La tout grâce à la célèbre et luxueuse entreprise créée par Coco Chanel. Cependant, aucun lien de parenté n’existe entre la rappeuse et la fameuse couturière. En effet, si notre artiste a choisi ce nom, c’est parce qu’elle aime « l’argent, les bijoux et la marque« . Une façon de dire qu’elle n’est pas dans le rap pour faire semblant. Celle qui chantait du flamenco lorsqu’elle était encore une enfant est d’ailleurs l’espagnole qui a actuellement la meilleure côte dans l’hexagone.

L’adolescente a déjà travaillé avec Niro sur le morceau « Vamos », présent sur l’album Les Autres. Celle qui a vécu à Jerez et Mallorca se serait installée à Paris et bosserait notamment avec Therapy. Jusqu’ici, la rappeuse suit le même créneau depuis le début de sa jeune carrière : « Je fais ce que je veux, le reste je m’en fous« . A seulement 16 ans, elle a encore de beaux jours devant elle.

Miss Nina : L’Argentine

On peut avoir la nationalité argentine et se faire un nom du coté de Barcelone. Non, nous ne parlerons pas ici du footballeur Lionel Messi, mais bien de la performeuse Miss Nina. La sud-américaine est devenue une référence de l’autre côté des Pyrénées, tout comme son footballeur de compatriote. Cependant, c’est avec ses dribbles langagiers et non footballistiques qu’elle crève l’écran.

Pêle-mêle, on peut vous citer ses célèbres gimmicks : « Trabajar poco y ganar mucho » (travailler peu et gagner beaucoup) ou « Soy una princessa y no una guarra » (je suis une princesse, pas une sal*pe). Elle a fait ses armes dans le reggaeton pur et dur, arguant faire de la musique pour se moquer des mecs, du quotidien et de tout le reste. Son imagerie est complètement dingue, kitsch à souhait, s’inspirant du « MTV des années 90 et de toutes les choses qui se passent sur internet« . De quoi en faire une féministe de son temps, capable de remuer son boule en souriant. Car oui, l’artiste de 25 ans se fout bien de ce qu’on peut raconter sur elle.

La Zowie : L’impertinente

Zoe, Zowi, La Zowie, chacun la nomme comme il veut. Qu’on se le dise, La Zowie n’est pas du genre à se prendre la tête, elle aime se définit comme une « raxeta » c’est dire « une espagnole issue d’un quartier difficile, qui arrive à mixer du Bershka avec des contrefaçons de grandes marques. Une exclue du système qui se préoccupe plus de sa manucure que des élections« .

Pour elle, le rap c’est juste une histoire de « p*tes, de drogue et d’argent« . C’est aujourd’hui une des seules filles du game ibérique à avoir son compte Vevo. Il faut dire que la belle est bankable. Zowi aura posé pour le magazine de mode Numéro enceinte et en compagnie de son homme, le rappeur Yung Beef. Elle est arrivée sur le devant de la scène en septembre 2015 dans le très explicite clip du titre « Baby come n get it » et se dirige désormais vers des productions plus travaillées.

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