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Les 11 rappeurs à suivre en 2020 !

le 19 janvier 2020

Les 11 rappeurs à suivre en 2020 !

Qui dit nouveau millésime, dit nouvelle sélection.

Pour la cinquième année consécutive, Booska-p vous propose sa liste des 11 rappeurs à suivre 2020. Tous ont été soigneusement sélectionnés parmi la foisonnante jeune garde d’artistes sur la base de plusieurs critères précis. Parmi eux figurent le fait que chacun d’entre eux doit être un rookie et sa discographie doit être dépourvue de projet majeur. Ayez cela en tête avant de débattre sur les éventuels absents de notre liste. Quoi qu’il en soit, pour 2020, c’est un XI encore une fois très éclectique à l’affiche : majoritairement originaire de région parisienne, certains des rappeurs choisis viennent toutefois de province voire même de Belgique. Tous ont une histoire particulière avec la musique qu’ils pratiquent, tous ont un potentiel que la rédaction juge intéressant et tous méritent une exposition. Voici pourquoi nous avons décidé de mettre un coup de projecteur sur eux. Ils sont tous à découvrir dans les quelques lignes suivantes…

Chily

Il n’aura pas fallu très longtemps à Chily pour se faire remarquer du plus grand nombre. Là où d’autres artistes de son âge peuvent mettre du temps à trouver leur identité artistique, deux ans auront suffi au jeune rappeur de Chevilly-Larue (94) pour imposer sa patte parmi les rookies. En 2019, il a frappé très fort grâce à sa série de freestyles Complètement rébanav avant d’enchaîner avec des singles dont un en particulier a fait mouche : San Pellegrino, la toute première certification de sa carrière. Tous ces titres ont deux choses en commun. Tout d’abord, ils sont rappés avec une énergie incommensurable et un débit parfois volontairement inintelligible afin de laisser toute la place à ses flows variés. Ensuite, ils sont ornés d’acrobatie en tout genre : souple, il n’hésite pas à envoyer son pied vers les cieux sur les temps forts de ses beats, comme s’il voulait nous montrer, à sa manière, où se trouvent ses limites. Pour atteindre ses objectifs, il s’apprête à publier son tout premier album studio. Nommé 5ème chambre, il est attendu en février. Signé chez Arista (Sony Music France), il a les cartes en main pour bousculer 2020. Toutefois, si son style si particulier est sa force, il pourrait devenir une faiblesse sur le long terme : ses flows caractéristiques pourraient empêcher le grand public d’adhérer à sa musique tout comme il pourrait rapidement lasser ceux qui s’en sont épris. A lui d’ajouter de nouvelles cordes à son arc pour continuer de surprendre.

David Okit

Encore une fois, notre liste des 11 rappeurs à suivre arbore une petite teinte belge. Après D.A.V et son rap abrasif, c’est David Okit qui s’apprête à défendre les couleurs du plat pays en 2020 dans un rap game de plus en plus multipolaire. Toutefois, il n’a pas du tout la même trajectoire de carrière que son prédécesseur. En effet, c’est d’abord sur Instagram que le jeune rookie a connu la gloire. Ses freestyles sur le compte 1minute2rap sont parmi les plus écoutés et l’un d’entre eux sera élu le meilleur de l’année 2018 par la communauté. Après ça, tout est allé très vite : avec plus d’un million de vues, une petite fan base curieuse et une belle réputation de kickeur en poche, David Okit a attisé les convoitises des maisons de disque à seulement 18 ans. C’est Polydor qui a raflé la mise et qui l’a accompagné durant une année 2019 jonchée de singles aux couleurs différentes mais tous liés par un sens aiguisé de la punchline. Capable de maîtriser des beats trap (Au revoir) mais aussi des ambiances plus aériennes (17/07) voire mélancoliques (66), le jeune Bruxellois est capable de frapper très fort en 2020. Pour ce faire, il lui faudra définir véritablement les contours de son identité artistique encore floue et prouver qu’il peut faire des hits.

ISK

Le 77, déjà en pleine ébullition grâce aux cartons de rappeurs comme Djadja & Dinaz, RK ou encore Timal, pourrait bien briller plus encore en 2020. Tous les espoirs ont été placé en un jeune rappeur : ISK. D’origine tunisienne, il a décidé de ne pas communiquer sur son nom ni sur son âge afin que le public se concentre sur ce qui compte vraiment à ses yeux : la musique. Avant d’être un rappeur, ISK est un amateur de rap français, notamment de Niro. D’ailleurs, c’est sans doute à lui que l’on doit cette hargne inébranlable au micro. Doté d’aptitudes indéniables pour kicker, le jeune rookie s’est lancé dans le grand bain à travers une série de morceaux baptisée Acharné qui cumule les millions de vues sur YouTube. Elle compte aujourd’hui neuf épisodes qui sont tous liés par des flows durs, secs et hurlés pour décupler l’âpreté des textes. Oui, c’est par la force que l’artiste imposera sa musique à nos oreilles. Travailleur forcené en parallèle d’études loin d’être finies, il compte bien faire de 2020 un tremplin pour sa carrière. Pour mener à bien ses projets, ISK devra affûter son identité artistique et surtout varier les ambiances : si on le sait capable de rapper au kilomètre, on ne l’a pas encore réellement entendu sur des morceaux plus doux et plus chantés.

Joysad

Instagram est peut-être le nouvel eldorado pour la dernière génération de rappeurs en quête de visibilité. 1minute2rap s’est encore une fois mêlé du destin d’un artiste : ce n’est pas seulement David Okit mais aussi Joysad qui a durement gagné sa place dans notre liste des 11 rappeurs à suivre. Sur le compte de rap qui dénombre plus de 600 000 abonnés, le jeune rappeur originaire de Périgueux a délivré quelques freestyles appliqués et très efficaces qui ont rapidement plu à la communauté. Son sens de la rime qui impressionne tant ses fans, il le tient de son beau-père : né en 2000, il a eu la chance de découvrir jeune la musique d’IAM. C’est d’ailleurs sur des faces B d’Akhenaton que Joysad a fait ses premières gammes… avant d’exploser sur Instagram. Sans même avoir signé de titre officiel, il est approché par le label Because Music qui voit beaucoup de potentiel en lui. Signé depuis, il a balancé son tout premier single Chicha Pomme dans lequel il fait étalage d’une technique sûre, tant au niveau des flows rapides que de l’écriture. Pour couronner son année 2019 tremplin, il a fait la première partie de Lomepal au Zénith de Toulouse. La trajectoire et l’entourage de Joysad laissent à penser que le tout jeune rappeur pourrait faire des étincelles en 2020. Alors qu’il n’a presque pas sorti de musique, il devra rapidement être capable de tisser un univers musical qui lui est propre tant l’attente autour de lui est grande…

Kaza

Avec Kaza, le rap français tient une de ses révélations de l’année 2019. En effet, la notoriété du tout jeune artiste originaire de Val de Fontenay (94) a explosé grâce à sa musique diffusée sur YouTube. Aspirant rappeur depuis l’école primaire, il est revenu à ses premiers amours il y a peu à travers une série de morceaux qui a changé sa vie : HRTBRK. Le deuxième épisode a d’ailleurs connu un tel succès qu’il a été certifié single d’or par la SNEP en décembre dernier : avant même d’avoir sorti le moindre projet, le rookie garnit déjà son armoire à trophées. La recette de Kaza, diablement efficace, correspond en tout point à ce que la nouvelle génération d’auditeurs veut entendre : spécialiste des relations compliquées et des « je t’aime moi non plus », l’homme met son vécu amoureux tortueux en musique et sait trouver les mots qui touchent le jeune public, désabusé. Ces textes sont clamés à travers des flows d’une grande fluidité : sur chacun de ses six titres sortis en 2019, le rookie oscille entre rap et chant pour parfaire son identité musicale déjà bien définie, marquée par l’amour et ses obscures fatalités. Destiné à aller encore plus haut en 2020, Kaza devra aborder d’autres thématiques et s’emparer de sonorités musicales plus variées afin de devenir un artiste accompli.

Kodes

Nouvelle année, nouveau rappeur issu du fameux Bat7 dans notre liste des 11 rappeurs. L’année dernière, c’est Bolémvn qui représentait fièrement les couleurs du Parc aux Lièvres. Cette année, c’est Kodes qui reprend le flambeau. L’ancien membre de la Mafia Spartiate est, au contraire de pas mal de ses homologues, dans le rap depuis déjà quelque temps. Toutefois, c’est en 2019 que sa carrière a connu le second souffle salvateur. Comme pour beaucoup d’autres artistes, le rappeur du 91 doit son gain de popularité à une série de freestyles. Nommée Méchant, elle est composée de quatre épisodes qui ont cumulé les millions de vues sur YouTube. Tous ont en commun la folie de Kodes : loin de la technique et de l’application, le rappeur préfère appuyer sa musique sur des gimmicks forts, des beats lourds et minimalistes qu’il tabasse avec des flows entêtants et une attitude mémorable devant la caméra. Adepte de la trap, il en a fait son cheval de bataille et lui a insufflé un zeste de second degré suffisant pour devenir l’un des trappeurs les plus en vue de ces derniers mois. Signé chez Wati B, il est capable de faire beaucoup de bruit en 2020. Il devra toutefois se montrer capable de se réinventer rapidement au risque de lasser son public à moyen terme.

Larry

En dehors de la région parisienne, le rap se porte très bien. Un peu à l’est, du côté de Strasbourg, un jeune rappeur a bâti dans son coin l’un des plus gros buzz de l’année écoulée dans le rap français : il s’agit de Larry. Il n’aura pas fallu bien longtemps à l’Alsacien pour que les cervicales du grand public soient contaminées par sa musique abrasive. Après avoir débuté par une série de freestyles baptisée #FREEBERIZ en hommage à l’un des siens incarcéré, il fait mouche une première fois avec Cible. Toutefois, c’est le freestyle Sacoche qui lui permet de franchir un véritable cap en terme de notoriété. Les lumières sont braquées sur Larry qui en profite pour signer un deal chez Hall Access (Columbia Records). Bien entouré, il continue de développer sa recette brute faite de flows rapides martelés sur des productions pétries de basses tonitruantes. Sa persévérance lui a permis de signer un des bangers les plus populaires de l’année, en l’occurrence Woin Woin avec RK. Ce morceau à gimmick a permis au Strasbourgeois d’ajouter une nouvelle corde à son arc. Il fera, pour sûr, beaucoup de bruit en 2020 : son premier projet, Cité blanche, est attendu dans les bacs et sur les plateformes de streaming le 31 janvier. Espérons qu’il ait renforcé sa maîtrise de l’autotune, instrument indispensable de son propre aveu mal gérée autrefois, s’il veut impressionner son public.

Leonis

Le 77 s’est taillé une belle part de notre liste des 11 rappeurs à suivre. Alors que la lumière est de plus en plus éclatante sur un département autrefois oublié en ce qui concerne le rap, de plus en plus de jeunes se lancent à corps perdu dans la discipline. C’est notamment le cas de Leonis. Avant même son adolescence, il grattait déjà ses premiers textes : biberonné au rap de Sinik, Salif, Rohff ou encore Booba, il s’est emparé de sa plume pour imiter son grand frère, rappeur amateur. Une dizaine d’années plus tard, ce dernier a embrassé d’autres projets tandis que le jeune rappeur originaire du Maroc a trouvé sa place dans la musique. Sérieux depuis deux ans, c’est en 2019 que les choses se sont accélérées pour Leonis. Avec son single Au fond du Tiekson, il impressionne les auditeurs et sa fan base ne fait que s’accroître depuis. Signé chez PopZer Music et Because Music, il s’est entouré d’une belle équipe pour atteindre tous ses objectifs, notamment sortir son tout premier projet en label. Initialement promis pour 2019, le disque verra sans doute le jour cette année. Nul doute que son goût immodéré pour le kickage et sa plume haineuse et élégiaque à la fois retentiront fort dans vos oreilles en 2020. Néanmoins, s’il veut se montrer le plus efficace possible, Leonis devra étoffer sa palette de flows. En outre, il pourrait miser plus encore sur son écriture très personnelle afin de toucher le plus grand nombre.

LMB

La dernière pépite du label indépendant BlueSky s’appelle LMB Mozart. Du moins, s’appelait LMB Mozart, puisque le patronyme du fameux compositeur autrichien a été amputé au nom de scène du jeune artiste de Nanterre, comme si, dans une forme d’arrogance, il avait décidé que son génie était si évident qu’il n’a pas besoin d’être mentionné. Depuis déjà quelque temps, il distille sur YouTube des titres déjà marqués d’une identité musicale forte. Rappeur correct, LMB est néanmoins nettement plus intéressant lorsqu’il délaisse les flows rap pour s’adonner aux fredonnements de mélodies qui constituent le point fort principal de son art. Largement influencé par la scène américaine, Lil Durk en tête, le ressortissant des Hauts-de-Seine progresse à chaque titre. Il donne du relief à sa musique à travers des clips à l’esthétique impressionnante, en attestent Candeloro, Raikkonen ou encore La Pookie. En 2020, il faudra compter sur les mélodies de LMB pour envoûter un nombre croissant d’auditeurs. Ici, il s’agira surtout de ne pas se brûler les ailes : l’artiste a entre ses mains un fort potentiel qui demande du temps pour être développé.

Nahir

Les amateurs de trap, s’ils ne l’ont pas encore entendu, devraient rapidement s’éprendre de la musique de Nahir. Dans la musique depuis déjà une dizaine d’années, ce n’est que depuis peu que son nom circule réellement dans les couloirs du rap français. L’année dernière, avec son groupe LEDG, il était présent sur le plus gros morceau de Key Largo à ce jour : Chaque matin. Sur une production criblée de basses, il martèle un egotrip et des phases violentes avec une grande confiance. Cette recette, il l’a étalée en 2019 sur toute une série de freestyles. Nommée Fin de couplet, elle lui a permis de parfaire ses flows rapides et secs. Alors que le rappeur tire à vue, les balles de la kalash de Bobigny ont sifflé jusque dans la compilation Game Over Volume 2 : son solo H.V., véritable banger, impressionne les curieux et est devenu l’un des titres les plus populaires du projet. Ces quelques faits d’armes ont fait de Nahir l’un des jeunes les plus prometteurs du 93. Son entrée en 2020 risque de faire beaucoup de bruit : après avoir balancé de nombreux titres sur la chaîne Daymolition ou encore sur sa propre chaîne, que ce soit en solo ou en groupe, l’artiste est rôdé à l’exercice de la trap. Toutefois, s’il tient à passer un cap en terme de popularité, il devra axer son travail sur sa maîtrise de l’autotune encore insuffisante et donner un peu plus de personnalité à son univers sombre et crasseux.

Noname

Malgré son absence de nom de scène, Noname ne compte pas rester dans l’anonymat bien longtemps. D’ailleurs, les plus curieux d’entre vous connaissent forcément un peu sa musique. Proche de Zola, il a brillé par deux fois durant sa série de morceaux #alloicizolaski, respectivement sur les épisodes 2 et 4. A chaque fois, sa niaque au micro a interpellé les auditeurs. Il faut dire que l’artiste originaire de Malakoff a le rap dans le sang : son père était lui-même un rappeur tandis que ses oncles composaient des prods. Avec un background pareil, Noname se doit d’exceller en cabine. En 2019, les choses se sont drastiquement accélérées pour lui. Travailleur, il a envoyé de nombreux titres afin d’étoffer sa recette composée de beats de trap sombres, de flows rapides très maîtrisés et d’une autodérision rafraîchissante. Cette dernière est sans aucun doute tirée de la forte influence exercée par DaBaby sur sa musique : comme lui, il rit de lui-même à travers sa musique, et ce au point de s’autoproclamer « gros bide de panda » ; comme lui, sa nonchalance et son flegme ne l’empêchent absolument pas de balancer des bangers sur commande. Toutefois, pour que Noname puisse passer un cap dans sa carrière, il devra s’affranchir du côté unidimensionnel de sa musique et étoffer sa proposition artistique. Elle n’est pas obligée de passer par l’autotune et la légèreté : il existe bien des manières de faire de la trap.

Découvrez le freestyle des 11 Rappeurs à suivre 2020 :

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