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Nous étions dans l’OVNI de JUL au Zénith [CHRONIQUE]

le 24 décembre 2016

Nous étions dans l’OVNI de JUL au Zénith [CHRONIQUE]

Deux heures d’intrusion dans l’univers de JUL, comme chez lui à Paris avec sa team.

Vendredi 23 décembre, Booska-P était présent à la dernière date de la très courte, mais exceptionnelle, tournée de JUL : l’OVNI Tour au Zénith de Paris. Un saut dans la quatrième dimension qui nous a permis de découvrir le public de celui qui accumule les disques de platine en sortant 4 projets payants par an. La grande messe du JULisme où allait se confronter son prêche auto-tuné à la dure réalité de la scène. Finalement c’est 2h de show à son image qui se sont déroulées sous nos yeux. Une forme de grand n’importe quoi où l’artiste a surtout fait découvrir son univers à ses fans, un savant mélange de BMX, motocross, Marseille, Cyril Hanouna, Cauet et jongles footballistiques.

La team JUL est au Zénith

Aux abords du Zénith la pression monte, arrivés juste avant le début du concert, nous retrouvons les longues files d’attente communes aux spectacles de cette envergure (et les revendeurs se vantant d’avoir cédé un billet à 120€). Mais une fois les portiques franchis, plus de doutes, nous sommes bien à un concert de JUL. Une masse impressionnante de jeunes gens, surtout des demoiselles, habillés de la tête aux pieds en « D’or et Platine ». Direction le Carré Or pour se retrouver avec la crème de la crème des fans de JUL. À peine nos positions prises, nous repérons du coin de l’oeil une très jolie demoiselle dont le t-shirt « Liga One Industry » laisse supposer qu’elle fait partie des puristes de l’artiste (confirmation une heure plus tard lorsqu’elle fera des story snap la main sur le coeur durant les chansons plus introspectives de JUL).

Marseille à Paris

Pendant que tout le monde prend ses positions, un léger mouvement de foule se déroule à 5 mètres de nous, la présence de Mokobé n’a pas laissé indifférente la salle (en particulier la partie qui n’arrivait pas à comprendre ce qui se passait). Le calme revient rapidement jusqu’à l’arrivé du DJ qui, rien qu’en allumant ses machines, va faire lever le Zénith. Et la setlist du pré-show confirme un parfum que l’on pouvait sentir depuis l’arrivée dans la salle : Marseille. À défaut du sable chaud de la Méditerranée, le DJ a ramené avec lui tous les classiques de la cité phocéenne. Vont s’enchaîner, avec plus ou moins de succès : Psy4 de la Rime, FF, Ghetto Phénomène, Alonzo (pour le coup énormément de succès), Soprano,.. Certains fans vont prendre la confiance jusqu’à dégainer un énorme drapeau de l’OM, au Zénith de Paris, ce sera la première « aberration » du concert de JUL au Zénith.

Musiciens et auto-tune

Après 45 minutes d’attente, JUL débarque sur la scène du Zénith de Paris. Premier constat : le petit gars de La Puenta a bien travaillé. C’est accompagné de ses musiciens, et d’un micro à l’autotune parfaitement réglé (ce qui jouera des surprises plus tard), que JUL commence la communion avec son public. Là vont s’enchaîner des tubes pendant 2h, l’avantage d’une discographie comme la sienne est qu’elle en possède en nombre. Certains sont moins connus ou dansants ne créent pas la même frénésie, mais le public répond toujours présent, JUL n’hésite pas à le remercier dans de timides discours.

Au bout d’une demi-heure de show, l’artiste nous avertit de l’arrivée d’un « deuxième OVNI ». Alonzo débarque de Jupiter et le public explose, l’empereur du Sud est comme à la maison à Paris. Drapé de ses nouvelles dreads, il interprète « Ils le savent » avant de repartir en promettant de revenir plus tard. Une prestation de haute voltige qui fera pâlir les Ghetto Phénomène à l’auto-tune mal réglé venus eux aussi à la rencontre du public, heureusement ce dernier était déjà conquis.

BMX, Danseurs et Moto-Cross, et drapeaux de l’Algérie

JUL s’est appliqué pour sa team, il voulait leur offrir quelque chose de prestigieux. Et, dans une certaine vision du prestige, le public a pu plonger dans l’univers de l’artiste avec des interludes bien sentis. D’abord, ce sont les danseurs, avec qui JUL nous a laissés seul à plusieurs reprises (vu le nombre de fois où il les a remerciés, soit ils lui ont coûtés très cher, soit il aime autant la danse que Briganter le laisse supposer). Mais pourquoi s’arrêter là ? Nous avons eu le droit à des démonstrations de BMX acrobatiques et, même, à un show en motocross où le cascadeur cabrait sa bécane en Y. Des grands moments de What The Fuck qui ont séduits son public et sincèrement plu à JUL. L’un des meilleurs interludes restera celle où JUL va lui même faire des jongles avec un ballon de foot qu’il dégagera ensuite dans la foule (après le fail de la dernière date qui avait fait le buzz sur Twitter).

Rien ne semblait pouvoir casser cette bonne ambiance, mais l’impensable s’est produit. JUL brandit un drapeau de l’Algérie que le public lui a envoyé (les drapeaux étaient légion au Zénith ce soir-là). Un signe de communautarisme ? JUL a-t-il choisi son camp ? L’erreur est corrigée dans les secondes, à peine le drapeau brandit qu’une demi-douzaine de drapeaux marocains atterrissent sur scène, JUL en saisit un et le brandit en featuring avec le DZ. « J’t’ai tout dit, j’mets survêt’ du Réal à celui de Rennes ».

Wesh alors Hanouna et Cauet

Les minutes passent, on approche dangereusement de la fin du concert et deux sons manquent toujours à l’appel : Tchikita et Wesh Alors. Après que JUL ait fait un hommage à « tous ceux dont les parents sont partis trop tôt », l’atmosphère change, l’instinct de la Team JUL les a prévenus, ça sent le Tchikita. JUL a à peine le temps de faire un micro-discours « Avec ce son on est en train de tout péter, j’espère que vous allez tout péter ce soir » que l’instru démarre (en même temps que notre périscope) et la folie s’empare du Zénith. Tchikita déchaîne, hommes ou femmes, l’effet est plus ravageur que Zlatan au PSG. Seulement l’effet est de courte durée, la chanson n’étant pas éternel. Que son public se rassure, il est enfin venu le temps de Wesh Alors.

https://twitter.com/booska_p/status/812404236684247040

Lorsque JUL entame son classique (40 millions de vues, 20 millions par mot), il est rejoint par Cauet (grimé en JUL pour l’occasion) et Cyril Hanouna. Improbable. À la fin de la chanson les deux énergumènes vont animer le rappel pour que JUL nous offre une dernière chanson. Cauet hurle à la foule de faire du bruit (avec le micro réglé sur auto-tune de JUL, mais sans la maîtrise de ce dernier) pour faire revenir « le meilleur » (dixit Cyril Hanouna). Il finira par s’exécuter en montant sur scène chanter « J’oublie tout » accompagné de tout son quartier, d’Alonzo et d’un nouveau disque de Platine. 10 minutes de flou au bonheur communicatif. Clap de fin.

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